La naissance des troupes alpines
A partir du milieu du siècle, les principales nations alpines d'Europe vont constituer des troupes spécialisées permanentes, équipées de matériels adaptés. Les Autrichiens sont les précurseurs, bientôt suivis des Italiens et des Français.
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A peine son unité proclamée en 1861, grâce notamment à l'intervention militaire de la France, le jeune royaume Italien va se retrouver en conflit avec ses principaux voisins : la France pour contester le détachement de Nice et de la Savoie, l'Autriche qui détient encore de larges enclaves en Italie du nord (Trentin, Istrie), et les états Balkaniques pour le contrôle de la côte adriatique. Dès le milieu du siècle, l'Autriche s'est dotée de seize bataillons de chasseurs tyroliens. En 1872, l'Italie crée le corps des Alpini puis, ulcérée par la mainmise française sur la Tunisie qu'elle était en passe de coloniser, elle adhère en 1882 à la Triplice, ralliant les ennemis de la France, Reich allemand et empire austro-hongrois. Tout au long de l'arc alpin, les orages s'amoncellent.
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1888 : Les Chasseurs Alpins
Dès 1879, attentives aux exhortations du député Cézanne, fondateur du Club Alpin Français (CAF), les autorités militaires vont se préoccuper de donner une aptitude montagne à certaines formations stationnées dans les Alpes.
Le 12° bataillon de chasseurs du Commandant ARVERS va s'illustrer en conduisant des reconnaissances audacieuses en haute montagne. En 1885, au cours d'un raid de 69 jours, il parcourt 1500 km !
Rapidement, le 13° chasseur de Chambéry et le 14° chasseur de Grenoble vont suivre sa trace.
Les lois du 24 et 28 décembre 1888 institutionnalisent les troupes de montagne en désignant 12 bataillons de chasseurs à pied pour constituer le socle de l'armée des Alpes. Chacun de ces bataillons, renforcé d'une batterie d'artillerie de montagne et d'un détachement de sapeurs, forme un groupe alpin attaché à la défense d'une vallée.
Sept bataillons relèvent du XIV° corps d'armée de Lyon (Dauphiné, Savoie, Briançonnais, Ubaye) tandis que cinq autres, stationnés dans les Alpes-maritimes, sont subordonnés au XV° corps de Marseille. On rajoutera l'année suivante, en haute Maurienne, un 113° groupe alpin formé du 1° bataillon du 97° Régiment d'infanterie de Chambéry.
Ces groupes alpins sont complétés à partir de 1893 par sept bataillons alpins territoriaux de chasseurs à pied (BATCP), rapidement mobilisables.
Une de leurs premières tâche sera de prendre la mesure de ce nouvel espace et de rompre le cloisonnement naturel interdisant la manoeuvre de vallée en vallée.